Salam, Shalom, l’espoir d’un vivre-ensemble retrouvé

Le judaïsme marocain n’est pas chose nouvelle, et nos grands-parents et aïeuls ont cohabité depuis des temps immémoriaux avec nos concitoyens de confession juive.

Jusqu’à nos jours, leurs nombreux lieux de pèlerinage, tenus et entretenus par leurs congénères musulmans tout au long de l’année, sont le théâtre de pèlerinages annuels, moussems et diverses rencontres culturelles ou spirituelles.

Un état de fait que tout marocain connaît et reconnaît; et notre constitution précise que notre « unité forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazigh et saharo-hassanie, s’est nourrie enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen ».

Oui, hébraïque en référence à ces nombreux juifs marocains dont les descendants s’habillent jusqu’à nos jours lors du Shabbat hebdomadaire d’un habit traditionnel marocain, se marient selon les us et coutumes que l’on connaît et parlent notre darija;  avec un accent reconnaissable par tout Marocain.

Ceux-là mêmes dont la photo de notre libérateur Mohammed V orne les salons marocains dans leurs maisons en Israël, leur Roi, héros et protecteur qui émit un refus catégorique à leur déportation pourtant exigée par l’État français de Vichy lors de la seconde guerre mondiale.

Ces mêmes juifs marocains, communauté nationale majoritaire en Israël, étaient structurellement sous-représentés dans les instances décisionnelles de l’État israélien eu égard à leurs positions progressistes et souvent antisionistes, puisqu’elles ne sont que l’un des reflets de leur marocanité.

Il convient de préciser que le dernier remaniement gouvernemental datant du 20 janvier 2020 a vu l’accession de dix ministres originaires de notre communauté nationale -une première !- ; et peut-être est-ce là une des raisons de cette récente détente et ouverture envers nos frères arabes ?

L’histoire n’est qu’enseignements, et il faudrait se rappeler que le kurde Salaheddine El Ayoubi, libérateur de Jérusalem et symbole de l’Islam glorieux et conquérant, a toujours entretenu des relations diplomatiques avec les croisés; pourtant ses ennemis jurés selon l’histoire communément admise et enseignée.

Quand on voit ce que plus d’un demi-siècle de chaise vide a donné comme résultats tangibles à la cause palestinienne, il convient d’avoir le courage de ses convictions ; la conviction que le dialogue est nécessaire pour le rétablissement de la justice et la résolution ou l’amorce des conflits.

Les faits historiques de l’engagement moral et surtout financier du Maroc en faveur de la Palestine sont témoins de l’action marocaine en la matière ; pourtant réaffirmée par notre Souverain lors de la toute récente annonce de reprise des relations bilatérales, interrompues comme nous le savons en 2002.

A nos frères palestiniens et israéliens, il convient de réaffirmer encore une fois qu’il est temps de se (re)mettre à la table des négociations ; où le Maroc est forcément amené à jouer un rôle majeur, -comme toujours-, surtout qu’il est à l’écoute et au contact des deux parties prenantes d’un des plus vieux conflits de la planète.