Rappelez-vous: le 20 octobre 2020, Lieutenant Général Sir John Lorimer, Haut Conseiller britannique à la Défense, s’est rendu à Rabat où il a rencontré les haut responsables militaires marocains, avant de se déplacer à l’Académie militaire de Meknès où il s’est dit « fasciné par l’enthousiasme et la motivation des futurs cadres militaires marocains ».
La visite du Haut Conseiller britannique à la Défense devait préparer le terrain à une autre visite d’une portée stratégique indéniable. En effet, c’est le ministre des Forces Armées britanniques, M. James Heappey, qui s’est rendu ce jeudi à Rabat, accompagné d’une délégation comprenant notamment le Lieutenant Général Sir John Lorimer, Haut Conseiller britannique à la défense, chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et Simon Martin, Ambassadeur de Sa Majesté britannique accrédité à Rabat.
« Le ministre des Forces Armées britanniques, M. James Heappey, a été reçu, jeudi à Rabat, respectivement par le ministre délégué auprès du Chef du Gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense Nationale, M. Abdeltif Loudyi, ainsi que les Généraux de Corps d’Armée, Abdelfatah Louarak, Inspecteur Général des Forces armées royales (FAR), et Mohamed Haramou, Commandant la Gendarmerie Royale, sur Hautes instructions royales », indique un communiqué de l’État-major général des Forces armées royales (FAR).
Les échanges entre les haut responsables militaires britanniques avec leurs hôtes marocains ont porté sur les moyens de développer davantage la coopération militaire régie par un Accord-cadre de coopération militaire et technique signé en 1993 ainsi qu’un accord sur le statut des forces signé en 2013.
Or, cette coopération est appelée désormais à sortir de son cadre conventionnel pour englober un secteur à forte valeur ajoutée pour le Maroc. « Les deux responsables n’ont pas manqué de réitérer leur volonté commune d’approfondir davantage la coopération bilatérale « défense », notamment dans le domaine de l’industrie de défense, laquelle pourrait s’intégrer dans une optique mutuellement bénéfique à travers des partenariats pérennes d’investissement et de développement industriel », relève-t-on dans le communiqué de l’État-major général des Forces armées royales.
Vous avez bien lu: « approfondir davantage la coopération bilatérale « défense », notamment dans le domaine de l’industrie de défense », sur la base du principe « win-win ».
Lors du dernier Conseil des ministres, tenu le 6 juillet 2020 au Palais royal de Rabat, le Roi, Chef suprême et Chef d’État-major général des Forces armées royales, a donné son feu vert pour le développement des activités de FABRICATION, DE COMMERCE, D’IMPORTATION ET D’EXPORTATION, DE TRANSPORT ET DE TRANSIT DES MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS.
Depuis, les haut responsables marocains ont redoublé d’efforts et multiplié les contacts afin d’accélérer le processus de mise en place d’une industrie de Défense au Maroc. La possibilité de création de joint-ventures avec des entreprises étrangères dont le secteur d’activité est la fabrication d’armes, est sur la table.
Outre la Grande-Bretagne, liée depuis 2018 par un accord d’association avec le Maroc, les États-unis ont récemment montré, par la voix du Secrétaire d’État à la Défense, Mark Esper, leur disposition à coopérer avec le Maroc. L’accord de coopération stratégique conclu entre le Maroc et les USA, le 2 octobre 2020, à l’occasion de la visite du Chef du Pentagone à Rabat, le démontre. Portant sur la période 2020-2030, cet accord inclut bel et bien la coopération dans le domaine de l’industrie militaire.