Curieusement l’équipe nationale de football qui est la plus nantie en joueurs et en moyens demeure le parent pauvre du sport national en matière de résultats dans des compétitions comme la coupe du monde, la coupe d’Afrique et les jeux olympiques. Depuis l’indépendance les Lions de l’Atlas n’ont glané qu’une coupe d’Afrique en 1976 et une qualification pour le deuxième tour au Mondial de Mexico en 1986.
Maigre palmarès, trop maigre même si on le compare à d’autres disciplines qui ont remporté des médailles dans le plus grand forum sportif du monde en l’occurrence les jeux olympiques. Quand Abdeslam Radi avait remporté la médaille d’argent dans les JO de 1960 à Rome, l’athlétisme national était alors à l’état embryonnaire.
Il ne faut pas se leurrer même les médailles d’or de Nawal El Moutawakil et de Saïd Aouita dans les JO de Los Angeles en 1984 n’étaient pas le fruit d’une politique bien définie mais bel et bien la consécration de la valeur intrinsèque de ces deux champions. C’est après cet exploit que la fédération d’athlétisme a été prise en main avec plus de moyens financiers et humains ainsi qu’une gestion plus rationnelle.
Curieusement des disciplines peu suivies comme la boxe, le taekwondo voire le ski alpin ont fait mieux que le football en remportant respectivement trois médailles aux JO (1988, 1992 et 2016), une médaille d’or et une en argent dans les JO d’été de la jeunesse (2018) et une médaille d’or dans les JO d’hiver de la jeunesse (2012).
Même en football, les clubs marocains ont fait beaucoup mieux que l’équipe nationale en remportant plusieurs fois l’ancienne coupe d’Afrique des clubs, devenue par la suite la Ligue des champions, comme les FAR, le WAC, le Raja et autres. Les Verts ont même réalisé un exploit en devenant la deuxième équipe africaine à se qualifier pour la coupe du monde des clubs qui s’est déroulée à Marrakech où ils ont livré une excellente prestation.
Le Raja, comme les autres clubs précités, est arrivé à ce stade d’excellence avec des joueurs locaux contrairement à l’équipe nationale qui joue avec des professionnels sans jamais remporter le moindre trophée depuis 1976. Remarquez au passage que les Lions de l’Atlas qui ont remporté la CAN 1976 étaient tous des amateurs et que l’équipe qui a été qualifiée au deuxième tour du Mondial 86 ne comportait que trois joueurs professionnels.
Autant dire que la politique qu’on mène depuis longtemps en tablant sur des joueurs professionnels qui ne jouent pas dans le même championnat, s’est soldée par un échec total. Malgré tous ces déboires, les dirigeants successifs de notre football ont toujours tablé sur des entraîneurs étrangers qui font appel à des joueurs de l’étranger. Éric Gerets, Henri Michel, Hervé Renard et d’autres sélectionneurs avant eux sont venus au Maroc pour toucher des salaires mirobolants avec zéro résultat.
Dans les meilleurs des cas, ils qualifient le Maroc à la CAN ou au Mondial pour faire de la figuration, voire être battus par des équipes moins nanties en joueurs et en moyens financiers. Le nouvel entraîneur des Lions de l’Atlas Vahid Halilhodžić n’a pas dérogé à la règle de ses prédécesseurs en faisant appel aux mêmes joueurs professionnels en y ajoutant quelques nouveaux éléments.
Il va certainement soit éliminer l’équipe nationale, soit la qualifier pour la CAN ou le Mondial pour quitter la compétition dès le premier tour. Le Bosniaque a déjà fait montre de tout son talent en arrachant le nul… à la Mauritanie et surtout en profitant du confinement pour élaborer un document intitulé « Comment devenir un joueur dans les rangs des Lions de l’Atlas ».
Lequel document met la lumière sur les : « les aspects à développer dans le football marocain pour atteindre l’efficacité et qui traite du système de jeu, la défense et l’attaque, les coups francs, la préparation physique et les aspects psychologiques ».
On se croirait à l’école primaire du football à moins que que le Bosniaque essaye de justifier son salaire pendant le confinement avec un bidule pareil.
Décidément, le théoricien Vahid Halilhodžić se comporte comment Hervé Renard qui croyait atterrir sur un terra nullius où le football n’a jamais existé.
Petit rappel: Juste à côté de chez nous, les Fennecs ont remporté la CAN 2019 avec un entraîneur algérien qui s’appelle Djamel Belmadi. C’est dire…