57 ans après la Guerre des sables (octobre 1962), les traces de ce conflit armé entre le Maroc et l’Algérie demeurent vivaces et continuent de peser sur les relations bilatérales. L’hostilité que les dirigeants algériens nourrissent depuis envers le Maroc trahit un arrière-goût de revanche tellement ils sont restés obnubilés par ce conflit qui n’aurait jamais eu lieu s’ils avaient rempli l’engagement donné au défunt roi Mohammed V par le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) à rétrocéder les territoires tronqués de l’est marocain par la France coloniale, entre autres Colomb-Béchar et Tindouf.
Un conflit qui n’aurait jamais non plus eu lieu si le président Ahmed Ben Bella et son ministre de la défense, feu le colonel Houari Boumediene, de son vrai nom Mohammed Boukharrouba, entre autres membres du « Clan d’Oujda », ne s’étaient encore aventurés dans des expéditions suicidaires du côté de Figuig.
Le Maroc avait pourtant donné un gage de bonne foi et de fraternité en déclinant l’offre de la France d’échanger les terres marocaines annexées à l’Algérie coloniale contre la neutralité du Royaume, qui a préféré apporter son aide à l’Algérie pour recouvrer son indépendance.
Mais ce n’est pas de cet oeil que ce geste de fraternité a été considéré par l’Algérie de Ben Bella et Boumediene, qui ont mordu la main qui leur a été tendue par le Maroc.
La riposte du Maroc (voir vidéo ci-contre) sera à la mesure de cette haute trahison.
Tout commence début août 1963 quand des Marocains sont chassés d’Algérie. Le 8 août, 10 soldats marocains sont pris par la surprise et ont été tués lâchement lors d’une attaque sur Hassi Beida (village à côté de Colomb-Béchar).
En septembre 1963, le Maroc amasse ses troupes au niveau de la frontière Est. Les Algériens qui ont déclenché les hostilités, crient toutefois à la provocation. « Il m’a frappé et il s’est mis à pleurer, puis il m’a devancé pour se plaindre … », résume ce proverbe marocain consacré.
Mauvais calcul de la part des aventureux Ben Bella et Boumedienne, qui ne s’attendaient pas à une riposte militaire foudroyante. Les troupes marocaines alors sous commandement du Général Driss Benomar réussiront en trois semaines à prendre le contrôle de Colomb-Béchar et de la région de Tindouf, alors que l’armée algérienne était en difficulté malgré l’aide militaire de Cuba et de l’Égypte, dont 5 officiers ont été capturés, entre autres Housni Moubarak alors pilote de chasse.
Selon un document déclassifé par la CIA, l’Algérie s’était alors fournie en armement auprès de Cuba (dont un contingent de 686 hommes, avec aviation, blindés, et artillerie), de l’Égypte (1 000 soldats sont envoyés en Algérie), pendant que le Maroc n’avait reçu aucun appui direct des États-Unis, de l’Espagne ou de la France.
Mais une guerre, c’est d’abord et surtout une question de courage et de foi. Feu Driss Ben Omar, selon d’ex-officiers, s’était alors juré de récupérer tout le territoire du Sahara oriental amputé du Maroc par l’occupant au profit de « l’Algérie française », y compris et surtout Tindouf, transformée depuis 1975, en « terre de refuge » pour le front séparatiste du polisario.
La bataille la plus importante se déroule le 25 octobre 1963, environ 200 Algériens sont capturés près de Hassi Beïda.
Autant dire que les Forces armées royales étaient en position de force. La mémorable complainte d’Ahmed Ben Bella: « l’mgharba hagrouna » résonne toujours aux tympans et renseigne sur l’ampleur de la « Triha » (raclée) essuyée par une armée algérienne alors en débandade.
Ce n’est qu’au prix d’une intervention du Général Charles de Gaule suivie de plusieurs offres de médiation dont celle de l’ex-empereur éthiopien Haïlé Sélassié 1er (1892-1975), que l’avancée des troupes marocaines s’est arrêtée pour donner ses chances à la négociation.
Le 26 octobre 1963, Modibo Keita, alors président du Mali, invitera Feu Sa Majesté Hassan II, le président Ben Bella et l’Organisation de l’Unité Africaine à Bamako.
Cette rencontre débouche sur un cessez-le-feu qui entrera en vigueur le 2 novembre de la même année. Enfin, le 15 janvier 1969, un traité de paix est conclu entre les deux belligérants à Ifrane.
Un traité de paix que les dirigeants algériens n’ont jamais respecté, puisqu’ils continuent leur hostilité anti-marocaine hystérique par leur appui permanent et multiforme au front séparatiste du polisario, y compris sur le plan militaire, au mépris des règles du bon voisinage et des liens entre deux peuples frères unis par une forte communauté d’histoire.