Visage juvénile, cheveux relevés en houppettes, manches souvent retroussées, Meryame Kitir, la jeune belgo-marocaine au sourire permanent est la nouvelle révélation du gouvernement fédéral belge.
Après une carrière bien accomplie dans le syndicalisme ouvrier à l’usine Ford de Genk où elle était une simple ouvrière, Meryame Kitir devient à 40 ans, ministre chargée de la Coopération au développement et de la politique de la ville.
Née de parents marocains originaires de la ville d’Ouarzazate, cette socialiste flamande (Spa) a travaillé à l’usine Ford de Genk à partir de 1999, alors qu’elle n’avait que 19 ans. Très jeune, elle s’engagea dans le syndicat socialiste dont elle deviendra quelques années plus tard la déléguée générale.
Très vite remarquée par un ancien président du parti socialiste flamand, elle intègre alors son équipe et devient membre d’un cabinet ministériel dirigé par un ministre de sa formation politique.
En 2006, elle se fait élire au conseil communal de sa ville natale Maasmechelen, avant d’atterrir à la Chambre des représentants lors des élections fédérales de 2007.
Durant les premières années, elle combine ce mandat avec son travail à l’usine Ford, car elle considère que «le travail n’est pas seulement le moyen de gagner un revenu mais un facteur d’intégration sociale qui protège la dignité humaine».
Réélue en 2014 à la Chambre des représentants, puis en 2019, Meryame Kitir occupait le mandat de cheffe de son groupe politique jusqu’à sa nomination aujourd’hui au poste de ministre fédérale.
Deux évènements ont marqué sa carrière politique, la fermeture de l’usine où elle travaillait et une prise de bec au parlement avec un député qui lui lança une réflexion raciste : « Rentre chez toi au Maroc ».
Ces deux évènements n’ont fait que renforcer sa combativité et sa conviction. Elle qui croit en la diversité comme une chance et un atout pour la Belgique et en le combat pour la dignité comme moteur de tout engagement politique.