Après l’approbation du roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’Etat-Major Général des FAR, d’un projet de décret relatif à la réorganisation de l’Ecole royale de l’air lors d’un Conseil des ministres, tenu lundi 6 juillet 2020 au palais royal de Rabat, il est certain que bien des choses devront changer dans l’aérien au Maroc.
En effet, ledit décret relatif à la formation des pilotes de ligne par l’armée, paru dans l’édition du 4 août du Journal Officiel (BO), prévoit la prise en charge de la formation du personnel de l’aviation civile au niveau des académies et des bases des Forces Royales Air (FRA), conformément aux conventions entre l’Administration de Défense nationale et les compagnies nationales concernées.
Les futurs pilotes de ligne seront instruits à l’Ecole royale de l’air de Marrakech et dans les bases aériennes de Benguerir et Kénitra entre autres et seront intégrés à la fin de leur formation dans le corps de réserve en tant qu’officiers, nous dit-on.
Ces derniers entrant dans le cadre de la formation permettant aux compagnies nationales aériennes de bénéficier de l’expertise militaire n’ont toujours pas, si l’on en croit une source qui se veut anonyme, entamé leur programme de formation de base. A cet effet, « les lauréats des écoles de l’aviation civile agrées et les futurs pilotes de ligne devraient faire un passage obligé de six mois de stage à l’École royale de l’air de Marrakech et autres bases militaires, avant que d’aspirer à manipuler le manche d’un jet civil ».
Par contre et à l’inverse, un groupe de cinq aviateurs militaires ont été aperçus en stage à la RAM. Par ces temps où le ciel est bien sombre du côté de la compagnie nationale, la nouvelle s’est rapidement répandue et d’aucuns ont vite fait d’associer le fait aux évènements qui font l’actualité à la RAM (licenciement économique, plan social, etc…).
Mais qu’on se le dise, ces pilotes aguerris et déjà opérationnels dans des vols spéciaux (rapatriements et autres) font une formation en continu et de recyclage pour des Boeing 737-800 sous tutelle des FRA et n’ont donc rien à voir avec les évènements actuels qui se déroulent à Royal Air Maroc.
Par ailleurs, il se murmure que les FRA pourraient être acquéreures d’un Boeing 787, un avion long-courrier également connu sous le doux surnom de Dreamliner. De là, à spéculer et avancer qu’une ou des machines du genre dont RAM a décidé de se séparer dans le cadre de son plan social (tiers de sa flotte) passeront au service des FRA, il n’y a qu’un pas que l’on ne saurait franchir par respect à la formule consacrée et associée au droit de réserve, « la grande muette ». Si cela s’avérait, on se devrait alors former ou reconvertir des pilotes militaires pour cet appareil. Mais pour l’heure, il n’y a de concret que des regards de faïence.
OMAR BEN LARBI