La ville de New York, qui commence à peine à se relever de plus de trois mois de confinement en raison de la Covid-19, est confrontée à une nouvelle épidémie de fusillades qui ont fait plusieurs morts et blessés ces dernières semaines, liées en partie à une guerre déclarée entre gangs rivaux, selon les médias locaux.
Cette implosion de la violence, qui coûté la vie notamment à un nourrisson touché par une balle perdue lors d’un barbecue dimanche dernier, a suscité des récriminations croissantes et inhabituellement dures entre certains élus locaux et la police new-yorkaise (NYPD), elle-même confrontée à l’une des crise les plus graves depuis des années.
De même, le nombre d’arrestations a chuté dans la ville alors même que les fusillades se multipliaient, poussant certains élus à croire que certains officiers de police sont en train de trainer des pieds en réponse aux manifestations contre la brutalité policière et le racisme systémique qui ont éclaté après la mort de George Floyd à Minneapolis.
Mais les hauts responsables de la NYPD affirment qu’ils estiment que leur incapacité à stopper les fusillades découle de la nécessité de réaffecter les ressources policières dédiées au contrôle et la gestion des manifestations qui continuent dans la ville, ainsi que d’un climat politique hostile qui a rendu les policiers réticents à procéder à des arrestations en raison de ce qu’ils considèrent comme une pression injuste sur eux.
Dans une interview sur la chaine CNN jeudi, le chef de la police new-yorkaise, Dermot F. Shea, a lié la hausse des fusillades à la libération de milliers de détenus de la prison de Rikers Island en vertu d’une nouvelle loi sur la libération sous caution et de mesures destinées à contenir la propagation du coronavirus en milieu carcéral. Il a également cité la fermeture partielle des tribunaux locaux pendant la pandémie, qui a retardé les affaires liées à l’usage d’armes à feu.