
Par Reda Jaali
Sidi Maarouf : un chantier emblématique en cours
Le réaménagement du nœud autoroutier de Sidi Maârouf à Casablanca avance désormais à grande vitesse. Le taux d’avancement global des travaux est estimé à près de 75 % pour les opérations de terrassement et d’asphaltage. Initialement programmée pour l’été 2026, la livraison est désormais attendue dès la fin de l’année 2025, ce qui constitue un gain de temps considérable.
Lancé en octobre 2024, le chantier prévoit la réalisation d’un échangeur hybride à trois niveaux combinant les formats « trèfle » et « turbine », l’élargissement des autoroutes concernées à deux fois cinq voies, la construction de huit ouvrages d’art ainsi que l’aménagement de nouvelles bretelles. Le trafic actuel sur ce nœud stratégique atteint près de 140 000 véhicules par jour, confirmant son rôle central dans la fluidité des déplacements à Casablanca et sur les grands axes reliant le nord et le sud du pays.
Ce projet est considéré comme stratégique, non seulement pour désengorger Casablanca, mais aussi dans la perspective de la Coupe du Monde 2030, qui nécessite un réseau routier moderne et performant.
Technopolis – Dar Sekka : un échangeur qui mérite le même sort
À l’entrée de Rabat–Salé, un autre échangeur concentre déjà les critiques : celui reliant l’autoroute de Tanger au nord de l’échangeur, l’autoroute vers Fès et Oujda (A2) à l’est, Technopolis au sud et Dar Sekka à l’ouest. Situé sur un axe national stratégique, il souffre aujourd’hui de plusieurs faiblesses. Les embouteillages y sont fréquents aux heures de pointe, provoquant des ralentissements qui s’étendent jusque sur l’autoroute. La cohabitation entre le trafic de transit, notamment les poids lourds et camions en provenance de Tanger Med, et la circulation locale vers Salé, Tamesna et Technopolis, reste risquée. La signalisation et la hiérarchisation des voies sont par ailleurs insuffisantes, ce qui entraîne souvent des manœuvres dangereuses.
Un réaménagement sur le modèle de Sidi Maârouf
À l’instar de ce qui se réalise à Casablanca, l’échangeur de Technopolis – Dar Sekka devrait être repensé comme un véritable hub routier moderne. Un échangeur hybride à plusieurs niveaux permettrait d’éliminer les croisements actuels. La séparation claire entre le trafic longue distance, reliant Tanger à Oujda, et le trafic local en direction de Salé, Tamesna et Technopolis, fluidifierait la circulation. De nouvelles bretelles directes offriraient un accès optimisé vers les directions stratégiques, notamment l’autoroute A2 vers Fès et Oujda, tandis que des voies spécifiques pourraient être aménagées pour les poids lourds issus des ports et des zones industrielles.
Une dimension nationale : Mondial 2030 et Nador West Med
La modernisation de cet échangeur dépasse la simple mobilité locale. Elle répond à deux enjeux majeurs pour le Royaume. D’une part, la préparation du Mondial 2030, qui exigera des infrastructures performantes et fluides reliant stades, aéroports et grandes villes. D’autre part, la mise en service prochaine du port Nador West Med, appelé à devenir le futur hub logistique du Maroc oriental. Relié au réseau autoroutier via Oujda, ce port doit être connecté efficacement à Tanger Med et aux grands centres économiques. Le lien stratégique entre Tanger Med et Nador West Med passera nécessairement par un échangeur modernisé et performant au niveau de Technopolis – Dar Sekka.
Une priorité nationale
Il est urgent de reconnaître que cet échangeur est bien plus qu’un simple point de croisement. Il constitue un maillon essentiel de la chaîne logistique et routière du Maroc. Sa modernisation servirait directement la compétitivité économique du pays, améliorerait la mobilité des citoyens et contribuerait à la réussite des grands projets structurants du Royaume. Après Sidi Maârouf, l’échangeur de Technopolis – Dar Sekka doit suivre le même chemin.





