Par Ali Refouh*
Le Wydad de Casablanca, qui est arrivé à maintenir ses chances de conserver son titre de Ligue de champions, en acculant Al Ahly égyptien à un résultat piège (2-1) au match aller, se doit, en finale retour dimanche au complexe sportif Mohammed V, d’achever le travail qu’il a entamé au Caire, à savoir renverser la vapeur d’une confrontation qui a failli filer entre ses doigts. En effet, mis en difficulté en match aller, dimanche dernier, les Rouges doivent leur salut à Siff Eddine Bouhara, qui a réduit l’écart à 4 minutes de la fin du temps réglementaire de la rencontre, plongeant par la même occasion les Egyptiens, joueurs, staff, supporters et médias confondus, dans une frustration manifeste.
Cette réaction égyptienne démontre l’impact décisif que peut avoir le facteur mental sur l’issue de cette finale et sur ce registre, la balance penche plutôt du côté du WAC. En effet, le Wydad arrive à ce stade de la compétition dans le costume du finaliste mystérieux, qui a réduit à néant tous les pronostics le donnant incapable d’aller au bout de sa défense du titre, perturbée par une valse d’entraîneurs qui constitue, en temps normal, le signe d’une grave crise dans une équipe. La demi-finale contre les Sud-africains de Mamelodi Sundowns, bourreaux d’Al-Ahly en phase de poule (5-2) et largement donnés favoris vu leurs prestations cette saison, reste l’illustration parfaite de ce parcours Wydadi à la fois rassurant sur le plan mental et inquiétant par moments sur les plans tactique et technique.
D’ailleurs, on a vu comment les joueurs du Wydad négociaient le reste de la finale aller alors qu’ils étaient menés 2 à 0 dans un stade majoritairement acquis à la cause du club cairote. On a vu comment ils essayaient de développer leur jeu et cherchaient un but salvateur sans tomber dans la précipitation, ni montrer des signes de désespoir. Une autre équipe « ordinaire » aurait lâché prise ou, au meilleur des cas, opté pour une formule drastiquement défensive.
C’est peut-être cette expression de sérénité dans les visages des joueurs du Wydad à un moment difficile de la rencontre qui inquiète leur adversaire, car elle rappelle leur détermination lors de leur qualification obtenue de l’antre de Mamelodi Sundowns. Ainsi un mental de fer, l’expérience des joueurs et la personnalité du champion constituent les armes du Wydad en cette finale retour. Pour les aspects technicotactiques, il y a du travail à faire, certes, mais à moyen terme. Pour dimanche prochain, il faut colmater au mieux les brèches pour éviter les erreurs de l’aller et opter pour les éléments les plus compétitifs dès le début de la rencontre.
Il s’agit du troisième face à face entre le WAC et Al-Ahly en finale de Ligue des champions après les éditions de 2017 et 2022. Le Wydad Casablanca cherchera à remporter sa deuxième couronne consécutive et la 4è de son histoire, après son titre en 1992, aux dépens d’Al Hilal du Soudan, et de 2017 et 2022 face à Al-Ahly. Les Egyptiens d’Al-Ahly chercheront, eux, à remporter leur onzième trophée. L’équipe égyptienne est la plus titrée de la compétition.
Journaliste MAP