Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé au renforcement de la coopération multilatérale internationale en matière de protection du patrimoine culturel immatériel et à l’échange d’idées et d’expériences autour des moyens de sa sauvegarde.
Dans un message adressé lundi aux participants à la 17ème session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, SM le Roi a appelé également à l’élaboration d’approches judicieuses pour sensibiliser les jeunes générations à la portée réelle de ce patrimoine qui est riche de ses multiples affluents culturels et plonge ses racines dans les profondeurs de l’Histoire.
Le Souverain a mis l’accent dans ce Message, dont lecture a été donnée par le Secrétaire général du gouvernement, Mohamed Hajoui, sur la nécessité de numériser le patrimoine culturel dans toute sa richesse et le patrimoine immatériel dans toute la diversité de ses composantes, relevant que cette opération doit être menée en totale synergie avec les évolutions du monde et à la lumière des défis numériques et technologiques auxquels il fait face.
Afin de susciter l’intérêt pour le patrimoine culturel hérité des ancêtres et pour lui assurer une meilleure promotion, SM le Roi a souligné la nécessité « d’être en phase avec les transformations numériques en cours » et d’ »œuvrer à l’élaboration de contenus de qualité qui viendront compléter les supports traditionnels, comme le papier ». « En la matière, en effet, les deux techniques (conventionnelle et digitale) ont chacune une valeur intrinsèque », a fait observer le Souverain.
SM le Roi S’est dit persuadé que les délégations des Etats participants, les experts et les personnes intéressées par le sujet du patrimoine culturel auront une bonne occasion d’élaborer une vision scientifique objective autour du thème principal de cette session, de formuler des recommandations pertinentes permettant la protection et la conservation efficaces du patrimoine culturel immatériel et de dégager des conclusions aidant à son développement et à sa promotion.
Le Souverain a, d’autre part, indiqué que le choix de Rabat pour accueillir les travaux de cette rencontre témoigne du grand rayonnement de la cité millénaire, notant que la capitale est désormais un pôle culturel mondial, ainsi que l’illustre magistralement son double sacre en 2022 de capitale de la culture africaine et de capitale de la culture dans le monde islamique.
« Idéalement située au carrefour de civilisations variées, Rabat devint, au fil des âges, un formidable creuset vers lequel convergèrent tour à tour Phéniciens, Romains, Musulmans, Andalous et Européens », a fait remarquer SM le Roi, notant qu’il était donc naturel que l’UNESCO l’inscrive en 2012 sur la liste du patrimoine mondial.
Le Souverain a, par ailleurs, souligné les avancées significatives réalisées dans plusieurs domaines se rattachant au patrimoine culturel immatériel depuis l’établissement de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, précisant que « pour les pays signataires de la Convention, les questions y afférentes sont désormais abordées dans une seule perspective : assurer prioritairement la conservation, la promotion et la mise en valeur de ce type de patrimoine ».
SM le Roi a relevé, à cet égard, que depuis son entrée en vigueur, la Convention a imposé cet objectif comme un enjeu majeur des relations internationales, affirmant que « toute tentative d’appropriation illicite du patrimoine culturel et civilisationnel d’un autre pays doit être combattue ».
« Dans un monde en rapide mutation, il est important de souligner que le patrimoine immatériel d’un pays contribue à son rayonnement et qu’en conséquence, il doit être protégé par un dispositif clairement défini, en accord total avec les objectifs de la Convention », a soutenu SM le Roi, rappelant que le Maroc est engagé dans cette voie depuis juillet 2006, date à laquelle il a ratifié la Convention.
A ce jour, onze biens culturels du Maroc figurent sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’Unesco; l’art équestre marocain ou la Tbourida est le dernier en date, depuis l’année passée, à être inscrit sur le prestigieux répertoire, a dit le Souverain.
SM le Roi a noté que le Maroc, fidèle à son engagement en faveur du patrimoine culturel immatériel, joue un rôle prépondérant pour assurer sa protection, soulignant que le Royaume s’y emploie aussi bien à travers un renforcement pertinent de son arsenal juridique que par son concours efficient à la mise en œuvre de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Convention qu’avec d’autres pays il a contribué à élaborer.
Le Royaume s’emploie également à dresser des inventaires sur les biens constitutifs de son patrimoine et, selon l’esprit de la Convention, à ériger ces biens en patrimoine vivant de l’humanité, a fait observer SM le Roi.
Dans ce cadre, le Maroc a ratifié toutes les conventions de l’Unesco en matière de patrimoine et a également entrepris d’adapter les législations nationales aux instruments internationaux pertinents, a précisé le Souverain, relevant que le Royaume, outre son concours actif aux programmes dédiés à la sauvegarde du patrimoine, s’acquitte d’une quote-part versée au Fonds du patrimoine culturel immatériel.
Compte tenu de l’intérêt particulier que le Souverain attache au patrimoine culturel et, en concordance avec l’esprit et la lettre de la Convention, SM le Roi a annoncé la création d’un Centre national pour le patrimoine culturel immatériel, qui aura pour tâche de consolider les acquis réalisés en la matière.
L’une des missions de ce Centre consistera à poursuivre l’inventaire méthodique du patrimoine national à travers le Royaume et à mettre en place une base nationale de données pertinentes, a indiqué SM le Roi, précisant que la nouvelle structure nationale, outre des formations académiques organisées pour renforcer les capacités des professionnels chargés des mesures de sauvegarde, sensibilisera les jeunes générations à l’importance du patrimoine culturel.
Le Centre aura également pour objectif, a affirmé le Souverain, d’évaluer l’efficacité des mécanismes de conservation des biens marocains répertoriés sur les listes du patrimoine mondial et de préparer les dossiers de candidature que le Royaume compte présenter à l’avenir.
Dans le même esprit, le Maroc, a rappelé SM le Roi, a tenu des ateliers de formation, des colloques, des rencontres internationales et des manifestations de portée mondiale, tous dédiés à la sauvegarde continue et à la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel.
« Toutes ces actions témoignent de Notre volonté déterminée à valoriser notre patrimoine, marqueur puissant de notre identité, composante essentielle de notre mémoire collective, véhicule des idéaux et des valeurs qui nous unissent, héritage potentiel des générations futures », a souligné SM le Roi.
Par ailleurs, le Souverain a indiqué que des initiatives sont mises en place à destination des jeunes du Royaume pour leur assurer des formations et des apprentissages solides autour de la thématique du patrimoine et pour leur transmettre ces valeurs essentielles.
Par ailleurs, dans le cadre des démarches engagées pour étendre le rayonnement de son patrimoine culturel immatériel, le Maroc a lancé plusieurs études anthropologiques qui assureront une mise à jour régulière du classement dont ce patrimoine fait l’objet, a poursuivi SM le Roi, notant qu’outre des efforts soutenus au niveau local, le Royaume peut aussi compter sur une étroite collaboration mise en place avec l’Unesco.
SM le Roi a tenu à réaffirmer, à cette occasion, Sa ferme volonté de hisser cette coopération à des paliers supérieurs et l’engagement constant du Maroc à apporter son concours efficient et responsable à l’action multilatérale internationale.
Le Souverain a soutenu, à ce propos, que « la culture n’est pas seulement l’expression d’un génie créateur. Elle est aussi le reflet des dynamiques civilisationnelles qui l’ont vue naître ». « Elle est, plus encore, une nécessité vitale de notre quotidien. Viatique pour l’âme et l’esprit, la culture tend une passerelle entre le passé et le présent et permet d’arrimer les individus à leur environnement social », a indiqué SM le Roi.
Après avoir souligné que le patrimoine culturel a considérablement évolué sur le plan conceptuel, le Souverain a relevé que ce patrimoine ne sert plus seulement à désigner un ensemble de monuments historiques ou de pièces archéologiques, mais « il renvoie plus largement aux us et coutumes et aux expressions vivantes, héritées de nos ancêtres et transmissibles aux générations futures comme les traditions orales, les représentations artistiques et même les pratiques sociales ».
Et le Souverain de souligner la nécessité « de veiller à la protection, la mise en valeur et la sauvegarde de ce patrimoine pour qu’il reste un référentiel accessible aux générations montantes ».
SM le Roi a relevé, à cet égard, que la façon la plus judicieuse de relever les défis de conservation du patrimoine culturel « consiste à apporter un soutien collectif à la promotion de la recherche scientifique en encourageant les chercheurs et les personnes intéressés par la protection de nos acquis patrimoniaux ».