Qui est Miguel Berger, ce haut responsable allemand qui tire les ficelles de la crise entre Berlin et Rabat?

Il a relégué au second plan son pourtant chef hiérarchique, Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères. C’est lui qui a reçu, mardi au siège berlinois du ministère des AE, l’ambassadeur du Maroc en Allemagne, son Excellence Zohour Alaoui, pour lui demander des « éclaircissements » au sujet de la décision de Rabat de geler toute coopération avec l’ambassade allemande. C’est encore lui qui est sorti ce jeudi 4 mars pour critiquer ouvertement le Maroc sur le dossier du Sahara. Répondant à une question écrite de la gauche sur la décision de Rabat de suspendre tout contact avec la représentation diplomatique allemande, datée du mardi 2 mars, il a clairement pris position en faveur des « séparatistes de l’intérieur ». « Des sahraouis qui s’opposent ouvertement à la revendication marocaine de souveraineté sont discriminés ou poursuivis« , a-t-il cru savoir, ajoutant que « le gouvernement fédéral allemand observe cela avec inquiétude« .

Lui, c’est Miguel Berger, secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Il serait le principal instigateur de la crise inédite que traversent les relations maroco-allemande pourtant considérées jusqu’il y a peu comme étant « traditionnellement proches, amicales et sans tension« .

Mais qui est ce Miguel Berger? Et d’ou vient-il?

Premier indice, et il n’est pas des moindres: les origines espagnoles de Miguel Berger, un parfait hispanophone (voir vidéo ci-contre).

 

 

 

 

Selon une note biographique consultée par lecollimateur.ma, Miguel Berger est né à Madrid en 1961. La fébrilité qui empreint sa gestion de la crise entre Berlin et Rabat viendrait peut-être de là. Son entêtement, aussi. Au lieu de traiter le mal à la racine, il n’hésite pas à jeter de l’huile sur le feu en affirmant détenir des rapports selon lesquels « les sahraouis qui s’opposent ouvertement à la revendication marocaine de souveraineté sont discriminées ou poursuivies ».

Deuxième indice, et il est essentiel pour percer le secret de haut responsable allemand. Sa sensibilité souterraine aux « droits des minorités ethniques« . Première mission qu’il a occupée dès son arrivée en 1988 au service diplomatique: consultant pour la minorité ethnique allemande à l’ambassade d’Allemagne à Bucarest, en Roumanie.

De 1993 à 1997, il a été conseiller de presse et conseiller politique à l’ambassade d’Allemagne à Mexico, fief traditionnel du front séparatiste du polisario. 

Après avoir occupé le poste de chef adjoint au Département économique de la Mission permanente de l’Allemagne auprès des Nations Unies jusqu’en 2004, Berger est devenu chef du Bureau de représentation dans les Territoires palestiniens, avant de revenir à la Division du Parlement et du Cabinet en 2006.

De juin 2010 à juillet 2013, il a été Chef adjoint de la Mission permanente auprès des Nations Unies à New York et de septembre 2012 à septembre 2013, il a été Président du Comité du budget et de l’administration de la 67e Assemblée générale des Nations Unies . Pendant cette période, l’Allemagne a été membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pendant deux ans. 

En août 2013, Berger est devenu le représentant des questions mondiales ainsi que de la politique étrangère énergétique et climatique à Berlin, mais a déjà changé de département en juillet 2014 et est devenu représentant régional pour le Moyen-Orient et le Maghreb.