Reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara, un game changer géopolitique (décryptage)

Le 17 juillet 2023 est un jour à marquer d’une pierre blanche. Nous sommes à treize jours du 24e anniversaire de l’intronisation  de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le timing n’est donc pas anodin, pas plus d’ailleurs que l’annonce historique à tous points de vue: la reconnaissance par l’Etat d’Israël de la souveraineté pleine et entière du Royaume du Maroc sur ses chères Provinces sahariennes et l’ouverture… d’un Consulat israélien à Dakhla, probablement lors du Forum Neguev II, prévu en septembre ou en octobre prochains dans la perle du Sahara marocain.

Historique, cette décision l’est d’autant plus qu’Israël, excepté dans le cas du Kosovo dont il reconnaît l’indépendance, n’a jamais pris position dans les conflits territoriaux. C’est donc une décision inédite et mûrement réfléchie par l’Etat d’Israël, elle a été actée environ trois ans après la signature de l’Accord trilatéral Maroc-USA-Israël, et la reconnaissance par les Etats-Unis d’Amérique de la marocanité du Sahara, le 10 décembre 2020.

Ceux qui doutaient qu’Israël emboîte le pas aux USA, se ramassent aujourd’hui. La vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi et le travail acharné du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a fini par payer.

Reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara: ce qui va changer

La décision d’Israël, formalisée dans une lettre adressée par le Premier ministre Benyamin Netanyahu à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’inscrit dans la dynamique vertueuse du soutien international à la marocanité du Sahara. 12 pays européens soutiennent l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie pour le Sahara, à l’origine du lancement, en avril 2007 à Manhasset, du processus de pourparlers politiques autour du Sahara sous l’égide de l’ONU:  Allemagne, Espagne, Pays-Bas,  Suisse, Roumanie, Chypre… 28 pays africains, arabes et latino-américains…, ont ouvert des représentations consulaires à Laâyoune et Dakhla. Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, dont la 2602 adoptée fin octobre 2022, confirment la prééminence du plan d’autonomie marocain…

La décision d’Israël, qui compte des alliés parmi les membres permanents du Conseil de sécurité, dont la Russie, ne manquera d’entraîner dans son sillage bien d’autres pays réticents -la France particulièrement. Israël est également membre influent au sein de plusieurs organisations régionales et internationales…

Tout bien considéré, autant d’atouts qui, réunis, tourneront à l’avantage du Maroc et rebattront les cartes stratégiques de la région.

Maintenant, certains s’interrogent, non sans malveillance, sur la « contrepartie » d’Israël, après sa reconnaissance de la marocanité du Sahara. Ils se trompent sûrement s’ils pensent que ladite « contrepartie » serait l’abandon de la cause palestinienne, placée sur un pied d’égalité avec la première cause nationale par Sa Majesté le Roi. Le Maroc a bien d’autres atouts à faire valoir auprès d’Israël, qui a tout à gagner avec le Royaume, porte d’entrée vers l’Afrique pour tous les opérateurs économiques.