49EME ANNIVERSAIRE DE LA MARCHE VERTE : LES DEUX AXES CLEFS DU DISCOURS ROYAL

Deux axes clefs sont à retenir du Discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI, mercredi 6 Novembre, à l’occasion du 49ème anniversaire de la Marche Verte. Le premier axe s’inscrit dans le prolongement du Discours d’ouverture du Parlement en octobre 2024, où le Souverain a passé en revue les acquis et fixé le nouveau cap du processus de défense et de consolidation de l’intégrité territoriale du Royaume. Le deuxième axe, lui, fait écho au Discours du 20 août 2022, où le Souverain avait appelé à une reconsidération de l’action de l’Etat envers les Marocains résidant à l’étranger (MRE), pilier fondamental du développement du pays et véritable plaidoyeur en faveur de l’intégrité territoriale du Royaume.

Les deux axes sont indissociables, ils reflètent le continium existant entre l’Unité nationale et l’intégrité territoriale.

Les quatre vérités royales aux ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc

Le diagnostic est d’une précision désarmante, le remède, d’une efficacité redoutable. «Il existe une configuration, déconnectée du monde réel en ce sens qu’elle se nourrit des mythes du passé et s’accroche désespérément à des thèses périmées», a d’emblée fustigé SM le Roi, en pointant les tenants de cette configuration.

Un, ceux qui «réclament la tenue d’un référendum, en dépit de l’abandon de cette option par les Nations unies du fait de son inapplicabilité».

La contradiction est criante: ils veulent la tenue d’un «référendum» mais refusent le recensement des populations séquestrées chez eux pendant un demi-siècle. Autant dire la plus longue prise d’otage qu’ait jamais connue le monde !

Deux, ceux qui, «dans leur convoitise d’un accès à l’Atlantique, instrumentalisent l’affaire du Sahara». Alger se reconnaîtra certainement dans cette catégorie.

Réponse royale: «A ceux-là, Nous disons tout simplement que nous n’y sommes pas opposés. De fait, ainsi que chacun le sait, le Maroc a été l’artisan d’une initiative internationale tendant à faciliter l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique. Conçue dans un esprit de collaboration, de partenariat et de progrès partagé, cette entreprise se propose d’être bénéfique à l’ensemble des pays de la région».

Trois, ceux qui se servent de l’affaire du Sahara comme paravent pour couvrir leurs nombreux problèmes domestiques». Alger s’y reconnaîtra, là aussi.

Quatre, il y en a d’autres qui « détournent les aspects juridiques de cette question à des fins politiques étriquées ».

A ceux-là, «Nous disons que les partenariats et les engagements juridiques du Maroc ne se feront jamais au détriment de son unité nationale et de son intégrité territoriale», a répliqué le Souverain, en appelant « les Nations unies à prendre leurs responsabilités en mettant en évidence la grande différence entre deux paradigmes: celui qu’incarne le Maroc dans son Sahara, réaliste et légitime, et celui qui repose sur une vision sclérosée, coupée du monde et de ses évolutions».

Repenser l’action de l’Etat en direction des MRE 

L’action de l’Etat et des différents acteurs envers la communauté marocaine résidant à l’étranger, quelque 5 millions, doit été reconsidérée, à travers une stratégie renouvelée d’encadrement culturel, linguistique, cultuel et identitaire, a appelé SM le Roi, en mettant exergue le patriotisme de cette communauté et sa mobilisation à toute épreuve pour défendre les causes sacrées du Royaume, à leur tête l’intégrité territoriale.

« Nous avons décidé d’opérer une nouvelle transformation dans le mode de gestion des affaires de la communauté marocaine à l’étranger. Les institutions concernées seront ainsi restructurées, de manière à prévenir le chevauchement de leurs attributions respectives et l’éparpillement des intervenants et afin d’assurer leur adaptation aux nouveaux besoins de cette communauté », a annoncé le Souverain.

La restructuration de ce cadre institutionnel sera opérée autour de deux entités clés :

– La première est le Conseil de la Communauté marocaine à l’Étranger qui, en tant qu’institution constitutionnelle autonome, doit assumer pleinement son rôle de cadre de réflexion et de force de proposition et refléter la représentativité des différentes composantes de cette communauté.

– La seconde est “la Fondation Mohammedia des Marocains résidant à l’étranger” : cette instance dédiée, une fois créée, deviendra le bras opérationnel de la politique publique en la matière.

« Ainsi, la nouvelle Fondation sera chargée d’agréger les attributions actuellement dispersées entre une multitude d’acteurs, de coordonner l’élaboration et la mise en œuvre de la Stratégie nationale dédiée aux Marocains résidant à l’étranger », a expliqué SM le Roi.

« Cette nouvelle structure assurera la gestion du “Mécanisme national de mobilisation des compétences des Marocains résidant à l’étranger”, dont Nous avons appelé de nos vœux la création et que Nous avons inscrit en tête des missions dévolues à la Fondation (…) Le but est d’ouvrir la voie aux compétences et aux expertises marocaines installées à l’étranger et d’accompagner les porteurs d’initiatives et de projets », a précisé le Souverain,  en appelant à une implication des départements ministériels concernés et des différents acteurs pour donner « une forte impulsion à l’encadrement linguistique, culturel et religieux des membres de la communauté, toutes générations confondues.